lundi 20 mai 2013

Article publié sur www.sudouest.fr

La saison de Mini a débuté depuis quelques semaines. Au pôle dédié à cette classe, Jean Saucet, entraîneur, compte pas moins de 18 marins. Une première.


Entouré de Yann Le Pautremat (à gauche), d’Arnaud Gentien et Louis Segré (à droite), Jean Saucet a toujours un bon conseil à donner. (photos dominique jullian)




La cuvée 2011, lors de la Transat La Rochelle-Bahia, n’avait pas été très savoureuse pour les ministes rochelais. Au port des Minimes, à La Rochelle, à l’Atlantique 6.50, Jean Saucet entraîne actuellement la cuvée 2013 avec le souhait de faire mieux.
Depuis sa création en 2010, cette structure accueille les marins désirant participer à l’épreuve reine de la discipline, ayant lieu tous les deux ans : la Mini Transat. La prochaine édition, dont le départ sera donné le 13 octobre prochain, ne partira pas de La Rochelle mais de Douarnenez avec comme but de relier Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).
« Une envolée »
Prise de pouls à six mois du départ de la Transat. Attablé paisiblement dans une petite salle du Pôle France, Jean Saucet l’entraîneur fait le point avec trois de ses protégés (Louis Segré, Arnaud Gentien et Yann Le Pautremat). À l’arrivée de la dernière Transat à Bahia (Brésil), il déclarait vouloir au moins 10 marins pour la prochaine édition. « Là, on n’est plutôt pas mal, s’exclame-t-il. À ce jour, on a 19 bateaux sur le plan d’eau rochelais qui se préparent pour la prochaine Transat dont quelques- uns pour celle de 2015. Il y a eu clairement une envolée depuis la dernière édition. » 13 marins devraient ainsi participer à la Transat entre Douarnenez et Pointe-à-Pitre.
Le fonctionnement reste le même. Les marins paient une cotisation annuelle de 500 euros et profitent ainsi des enseignements du capitaine Saucet, en matière de navigation, et de Jean-Yves Bernot pour tout ce qui touche à la météo et au routage. « Chacun mène son projet de son côté avec des objectifs différents, à hauteur de ses moyens et de ses espérances en termes de résultats, souligne Jean-Saucet. Il y en a qui sont là pour gagner, d’autres qui sont là pour traverser la mer sur leur petit bateau. Dans cette classe, on retrouve des mecs qui aimeraient bien devenir François Gabart et des gars qui sont là par pur plaisir pour faire une course avec les copains. »
Il poursuit en désignant Louis Segré : « Il y a une grosse différence de niveau et de prétention entre Louis qui va gagner, et un marin comme Julien Bozzolo qui sera très content d’arriver de l’autre côté et de boire un ti-punch à sa descente du bateau. »
Tout type de profil
Depuis quelques semaines, la quinzaine de marins suivis par Jean Saucet est rentrée dans le vif du sujet. Deux courses ont déjà eu lieu : la Demi-Clé (de Locmiquélic à Pornichet en double) et la Pornichet Select 6.50). Actuellement, la UK Fastnet est en train de se courir. Les entraînements à La Rochelle ont repris à la fin de l’hiver afin de préparer la saison de course avec en point d’orgue la Transat Douarnenez - Pointe-à-Pitre. Avant cela, les ministes ont choyé leur embarcation. Mais selon le profil de chaque marin, l’emploi du temps n’est pas le même.
Car dans cette classe de bateau, les disparités de moyens s’avèrent donc importantes. Certains marins professionnels peuvent se permettre de travailler en continu sur leur embarcation, tandis que d’autres, avec moins de budget, font cela sur leur temps libre. Ces derniers sont d’ailleurs majoritaires. « Parmi, les 19 bateaux que je suis actuellement, il n’y en a qu’un qui a un sponsor : Henri Patou qui vient d’arriver à La Rochelle, souligne Jean Saucet. De manière générale, s’il y a une couleur qui prédomine chez les ministes, c’est bien le rouge, car leur compte en banque l’est… dans le rouge. »
« Un vrai engagement »
Pour les entraînements, pas de salle de musculation ni de tour de stade, mais des sorties dans le pertuis. Le samedi, sur les coups de neuf heures du matin, Jean Saucet briefe ses ouailles en leur indiquant, à l’aide de son tableau noir, les caps et les distances, calculés en fonction du vent. Une fois les marins en mer, sur son Zodiac, il passe entre eux, regarde notamment comment sont réglées les voiles et les conseille sur leurs manœuvres.
Le coach aimerait faire plus mais, comme souvent, les moyens manquent. « Je rêverais d’avoir le temps de faire des sessions en partant trois jours avec trois bateaux, avoue l’homme. Mais on n’a pas le temps ni les moyens. Personnellement, il faut que je travaille à côté. Le Pôle 6.50 est un de mes clients mais il y a des semaines où je suis moins disponible. Quand Yann (NDLR, Le Pautremat, dentiste de profession) arrache des dents, il ne fait pas de mini. Ce que j’aime avec ces garçons, c’est qu’ils sont prêts à sacrifier leurs copines pour aller sur l’eau. C’est un vrai engagement de leur part car c’est réellement chronophage. »
Enfin, en tant que ministe confirmé et passionné, Jean Saucet ne cesse de tarir d’éloges sur cette classe : « C’est véritablement de la navigation à l’ancienne, on a juste un bulletin radio qu’on pourrait écouter chez soi, pas d’ordinateur, pas d’Internet. Le mini, c’est vraiment avec ta bite et ta radio. »

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