mardi 5 novembre 2013

Un coup pour rien. Une solution qui a de la gueule : Sada--> Gwada en direct!

Bonjour à tous,

Que dire? Le désarroi que nous ressentions était à la hauteur des investissements gigantesques qu'un tel projet implique. La frustration engendrée par les retard et le faux-départ énorme.

Revenons sur le premier départ avant d'évoquer le futur, qui enfin s'éclaircit.

Premier départ

Nous sommes partis Mardi dernier pour Lanzarote, aux Aurores. les prévisions météo était pour une fois passable et nous pouvions sincèrement espérer passer le cap Finisterre au moment du briefing du Lundi soir.

Mardi matin, à 6 h, les fichiers étaient déjà moins optimistes... Mais qu'importe, il fallait bien partir et espérer.

A 9 h, le départ était donné dans la traîne de la dépression, avec des grains violents à plus de 30 noeuds. Mais s'atténuant assez rapidement. mon principal souci était d'éviter à tout prix une collision dans ces conditions difficiles. Car malheureusement, trois cartons avaient lieu en quelques minutes, occasionnant deux abandons et quelques retours au port.

De mon côté, la journée commençait moyennement puisque ma grand-voile se déralinguait (sortait de la goulotte du mât qui la maintient le long de celui-ci) et se déchirait légèrement au moment de renvoyer mon second ris (remettre de la toile). Rien de bien grave mais plus de 20 minutes de perdues. Avec ça, je suis sorti dans les derniers de la baie de Douarnenez, pour attaquer le raz de Sein dans une lumière fantastique, entre rayons de soleil, grains et arc-en-ciels.
Une bonne raison de repartir à l'attaque après ces premières heures calamiteuses.

J'ai alors choisi de rester proche de la route directe, sans glisser dans le Sud. Une erreur de plus. Le gain en distance était trop faible. Les bateaux ayant glissé allant beaucoup plus vite sur une route juste un peu plus longue.

Enfin dans la course, je commençais une remontée durant la nuit, qui me ramenait au contact d'un groupe composé de coureurs performants au petit matin, pour rester juste derrière eux jusqu'à l'arrivée.

La nuit était marquée par un triste incident de course puisque l'un de mes amis d'entraînement, Arthur, se voyait évacué après être tombé à l'eau, fort heureusement attaché et avoir fait démâté son bateau pour pouvoir remonter à bord. Une grosse frayeur et une grande déception puisqu'il construisait son bateau lui-même depuis six ans.

Les conditions étaient bien celles annoncées avec beaucoup de vent, mais surtout une énorme mer, résidu des deux dernières semaines de dépressions successives. Sans être vraiment malade, je n'ai rien pu avaler des 24 premières heures et ne me suis vraiment senti en forme qu'au bout de deux jours. Un début de course très violent, surtout après plus d'un mois passé à terre sans naviguer.

Dès le lendemain, la décision de rallier Sada était annoncée, sans trop de surprise au vu de l'accélération du passage de la dépression suivante.

Mais comme depuis le débit Octobre, la météo continuait d'imposer à la course sa loi et même l'arrivée à Sada devenait dangereuse pour presque deux tiers de la flotte. La direction de course prenait la sage mais très pénible décision d'annuler l'étape et nous demandait de rallier Gijon, présentant un abri sûr.

Nous y sommes depuis, attendant l'occasion de rejoindre les quelques bateaux passés à Sada avant la tempête. Nous passons le temps entre tapas et bricolage,creusant un peu plus nos endettements respectifs et attendant une décision claire sur l'avenir de la course

Et maintenant?

Après pas mal d'atermoiements, nous avons eu un briefing réellement intéressant hier avec l'organisation. bien qu'un peu houleux, il a permis de comprendre mieux les contraintes qui impactent la course et de proposer des solutions.

La contrainte logistique numéro 1 de l'organisation est désormais l'escale de Lanzarote. En effet, compte-tenu du retard pris pour des raisons météo légitimes, le port de Lanzarote n'est plus en mesure de nous accueillir après le 17 Novembre(nous devions normalement en reaprtir le 9, ils ont donc déjà fait un bel effort)

Partant de cette date butoir, l'organisation nous a présenté un rétro planning qui devait selon lui permettre de réaliser les deux étapes, même avec un timing serré. Mais celui-ci était complètement irréaliste et anti-sportif. Non seulement le départ de Sada était prévu dans un délai trop court après le convoyage pour que les coureurs soient reposés un minimum, mais en plus, le problème se trouvait reporté au Canaries, où l'escale aurait été ridiculement courte pour une majorité de coureurs et où une bonne partie de celle-ci serait arrivée après le départ de la deuxième étape.

Là, le vent de la révolte a grondé et les skippers ont exprimé leur volonté de faire une course digne de ce nom, pas une mascarade.

Partant de là, restaient deux solutions :


  • Annuler la mini Transat. Après tous les efforts et sacrifices que chacun d'entre-nous a fourni (vies privées compliquées, investissement totalement chronophage pendant deux ans, dettes (30 000 euros quand même en ce qui me concerne, et je ne suis pas le seul)), c'était juste inenvisageable.
  • Faire une unique étape, au départ de Sada et à destination de la Guadeloupe, avec un point de passage obligé au Canaries (sans arrêt) pour que les conditions de sécurité soient respectées.
Nous nous sommes donc quittés sur ces hypothèses, mais en ayant au moins clarifié nos attentes.


Verdict

Ce matin, au briefing de 10 h, Denis, le directeur de course, a mis fin à un suspense insoutenable, sous un tonnerre d'applaudissement.

La Mini Transat se courra entre Sada et la Guadeloupe, en direct! La plus longue étape de l'histoire de cette course, 3700 miles. Un morceau énorme, une aventure à la hauteur de nos attentes, un vrai aboutissement enfin après tant de difficultés et une météo vraiment peu clémente jusqu'à présent.

Départ le 11 Novembre (à confirmer)

On va enfin aller en Guadeloupe et avoir le bonheur de vivre ce rêve pour lequel nous avons tant donné.

Les problèmes logistiques à résoudre d'ici là sont nombreux, notre camion d'assistance étant aux Canaries, avec le méthanol pour les piles et la nourriture de la deuxième étape. Mais ce ne sont que les dernières péripéties avant le vrai départ.


Merci

Même s'il était compliqué de comprendre ce qui se passait, même si cette situation était frustrante pour vous aussi, Merci pour vos très nombreux mails de soutien. CA fait chaud au cœur quand on les retrouve à l'arrivée.

Mais ça y est, on est sur le point de traverser l'Atlantique pour de bon, moi sur mon bateau et vous derrière votre écran

lundi 28 octobre 2013

Lanzarote nous voilà!

Bonjour à tous,

Enfin, enfin, nous y sommes. Depuis plus de 15 jours maintenant, les dépressions barraient la route du Sud pour de petits voiliers comme les nôtres. Les fronts se succédaient, chargés de vents forts et levant une mer impraticable puisque plus haute que nos bateaux ne sont longs.

Le Cap Finisterre était une barrière infranchissable et nous patientions tant bien que mal à Douarnenez, attentifs à la météo, choyés par les bénévoles de l'organisation.

La tempête qui vient de s'abattre sur la Bretagne était finalement le prélude de notre mini-transat. En effet, dès cette après-midi, le vent tourne, le beau temps revient pour plus de deux jours et la mer démontée (13 m de hauteur maximale de vague enregistrée cette nuit à Ouessant) s'aplanit progressivement.

La direction de course n'a pas hésité; le code vert est de sortie! 

Nous devrions prendre le départ demain matin à 9 heures, ce qui implique un début de sortie des bateaux à 6 h 30.

Pour ces dernières heures sur la terre bretonne, le stress le dispute à l'impatience, les derniers ajustements sont en cours. Demain à cette heure, nous serons enfin en mer, en direction de Lanzarote, terme de la première étape. Le début d'étape s'annonce sportif, avec une mer encore très formée. Une fois passé le cap Finisterre, nous devrions accélérer franchement et profiter de longues glissades le long du Portugal.


Hier , nous avons été quelques uns à aller "repérer le terrain depuis la terre, à la pointe du Raz. Voici deux photos éloquentes! Heureusement, ça se sera bien assagi lorsque nous y passeront demain en fin de matinée.


Comment suivre la course

Le site officiel : www.minitransat.fr et en particulier la cartographie

Le blog des anciens (très sympa selon moi) http://autourdelamini.blogspot.fr/


Les innombrables  sites traitant de la course au large et en particulier www.voilesetvoiliers.com

Vous pouvez aussi vous inscrire sur Virtual Regatta et traverser virtuellement l'Atlantique en même temps que nous.

Merci encore à :

Diffuselec
Stade Français
Staff Décoratif
JRM Ingénierie
L’EPF
Le bouclier de Bacchus
Carré d’Archi
Le Port de la Rochelle
Artevoile
L’Océan Rugby Club
Prépa Nautic
Teck Mor
Navigatlantique

A tous les KissBankers et aux innombrables soutiens de toutes sortes qui se sont manifestés. C'est une navigation en solitaire mais le projet ne fonctionne que grâce à vos aides.

mardi 15 octobre 2013

Départ Reporté : en attente d'une météo plus clémente

Quelques nouvelles de Douarnenez où le départ de la Mini-Transat a été reporté.

La cause  de ce report est un train de dépressions, qui ne semble pas vouloir s’arrêter et balaye depuis Lundi le Cap Finisterre (la pointe Nord-Ouest de l’Espagne) où les conditions sont et vont rester tempétueuses au moins une semaine. Les vents attendus sont proches des 80 km/h avec des rafales à  100 km/h. La mer est naturellement en rapport avec ce vent et les creux seront compris entre 4 et 6 m.

Bref, donner le départ de la course dans ces conditions était dangereux et cassait l’intérêt sportif puisque de nombreux concurrents auraient abandonné sur casse matériel. Bien que très solides et performants, nos bateaux n’en restent pas moins de tout petits bateaux. Sage décision de la part de Denis Hugue, le directeur de course (je vous conseille d’ailleurs l’excellente interview de cette figure du milieu mini dans voiles et voiliers http://www.voilesetvoiliers.com/course-regate/mini-transat-denis-hugues-traverser-l-atlantique-en-solo-ce-n-est-pas-anodin/deliaPreview=1/). Denis est chargé de notre sécurité et son expérience en fait le directeur de course parfait. Ce n'est pas lui qui se laissera dicter une décision pour des impératifs financiers ou médiatiques. 

Actuellement, aucune fenêtre météo ne semble vouloir pointer le bout de son nez. Deux solutions sont envisagées par l’organisation :

·         Attendre une bonne fenêtre météo pour partir directement aux Canaries. Il est possible que la situation actuelle dure deux semaines… Pour illustration, voici la carte (peu fiable car à long terme pour Jeudi prochain) Je vous laisse interpréter, le code couleur est éloquent J



·         La seconde, qui me semble nettement moins bonne, est de rajouter une étape à Gijon, dans l’espoir de réduire le temps nécessaire au passage du Cap Finisterre. Selon moi, c’est une bêtise, car le régime de vent dominant nous obligera probablement à tirer des bords pour passer la pointe espagnole, ne nous faisant gagner que quelques heures par rapport à un départ de Douarnenez. Ajoutons à) cela que pour repartir, il faut que l’ensemble des concurrents soient arrivés et qu’un minimum de temps ce soit écoulé. Le délai minimum requis pour effectuer cette étape dépasse alors la durée d’une prévision météo fiable. Pourquoi alors l’effectuer et se retrouver dans la même situation d’attente à Gijon, le confort logistique en moins et les dépenses en plus. La décision devrait être prise  Mardi soir, pour un départ éventuel Mercredi après-midi.

Ce week-end pour tromper l’attente et offrir aux nombreux amis, partenaires, familles et sponsors des coureurs un beau spectacle, était organisé une parade nautique qui s’est déroulée sous un soleil resplendissant et des conditions de vent faible.

La régate était magnifique et comme aucun résultat n’était comptabilisé, les équipiers ont tournés à bord de Zébulon, permettant à tous de naviguer et de découvrir le plaisir que procure ce petit bateau aux voiles immenses

Zébulon, sous ses nouvelles couleurs, a aussi attiré l’œil de nombreux photographes.

Voici quelques images prises lors d’une sortie dédiée à la création de la banque d’images. Les derniers autocollants de partenaires sont depuis arrivés et étaient en place pour la parade.










Reste maintenant à gérer l’attente du départ. Entre derniers bricolages, analyse de la météo et sport. Afin de garder la forme et être prêt à bondir dès qu’Eole soufflera dans une direction plus propice.

En attendant, un immense merci encore une fois à :
Diffuselec
Stade Français
Staff Décoratif
JRM Ingénierie
L’EPF
Le bouclier de Bacchus
Carré d’Archi
Le Port de la Rochelle
Artevoile
L’Océan Rugby Club
Prépa Nautic
Teck Mor
Navigatlantique

A tous les KissBankers et aux innombrables soutiens de toutes sortes qui se sont manifestés. C'est une navigation en solitaire mais le projet ne fonctionne que grâce à vos aides.

Comment suivre la Mini Transat



Pour suivre la course, différents moyens :

Le site officiel : www.minitransat.fr et en particulier la cartographie

Le blog des anciens (très sympa selon moi) http://autourdelamini.blogspot.fr/


Les innombrables  sites traitant de la course au large et en particulier www.voilesetvoiliers.com

Vous pouvez aussi vous inscrire sur Virtual Regatta et traverser virtuellement l'Atlantique en même temps que nous.


mercredi 7 août 2013

Deuxième étape de la Transgascogne : un retour plein d'imprévus

Samedi à 13 h était donné à Luanco le départ de la deuxième étape de la Transgascogne. Pour ce retour les prévisions météos étaient peu fiables et prévoyaient un retour lent, dans des petits airs, variables en force comme en direction.
Avec de telles prévisions, il faut être fataliste et s'armer de patience. En effet, en l'absence de vent, la progression est aléatoire et certains peuvent bénéficier d'une risée lorsque d'autres restent arrêtés.

Le départ du bateau www.diffuselec.com est moyen, le vent est étonnamment bien établi. Les concurrents vont virer une bouée juste devant la plage de Luanco, où sont massés les spectateurs, avant de repartir vers le large.

Mais après une heure de course, les choses se compliquent. Le vent s'effondre et la valse des minis commence, sur une mer qu'agite encore un reste de houle. les voiles claquent, les nerfs s'usent, les positions s'échangent au gré de risées et cette situation dure toute la nuit. Au final, le bateau s'en tire plutôt bien et l'écart quand le vent rentre est le même qu'après le départ, soit environ 1,5 miles sur les premiers.

Commence un long bord de gennaker , grande voile d'avant qui se porte sur le bout-dehors et qui va durer jusqu'au soir. Hélas, le mien est très vieux, très grand et n'a plus une forme aussi plate qu'auparavant. Il m'est difficile de tenir le même cap et la même vitesse que les meilleurs des concurrents et je perds inexorablement du terrain toute la journée, pour me retrouver proche de la queue de flotte.

J'arrive à capter une météo à la BLU(sisi, les radios comme dans les vieux films, qui grésillent, sifflent et crachotent...) Et décide donc de me décaler légèrement dans l'Ouest pour attendre un nouveau vent qui je l'espère ne parviendra pas jusqu'aux leaders.

Après une nuit ou le vent a de nouveau faiblit, la rotation du vent s'effectue et celui-ci forcit soudainement. Je me fais surprendre et ne vais plus quitter la barre jusqu'à l'arrivée, huit bonnes heures plus tard.

Le bord est d'anthologie, dans du vent portant fort avec le mer qui se forme. Le vent ne cesse de monter pour atteindre trente noeuds. le bateau file en permanence à plus de 10 noeuds avec des pointes à 15 noeuds. Je passe en mode pilotage, et le bateau surfe les vagues et les dévale. Les vagues recouvrent en permanence le pont, je suis trempé car je n'ai pas eu le temps d'enfiler mon ciré mais je ne donnerais ma place à personne. C'est dans ces conditions que nos bateaux donnent toute leur mesure. C'est un régal sans fin. les changements de voile s'enchaînent, je fais des tests en laissant le pilote barrer à ma place dans ces conditions difficiles, pour valider des réglages avant la transat. Et ça marche! Ouf, je vais pouvoir dormir dans l'alizé fort ;)

Je remonte plusieurs concurrents dans ce dernier bord. Le passage de la ligne d'arrivée est très chaud! Celle-ci est mouillée juste devant la digue, au ras d'un récif, en plein dans une houle formée. Nous arrivons à pleine vitesse, à quatre bateaux. Au final, pas de casse même si cela aurait pu finir sur les cailloux pour l'un de nous.

Cette Transgascogne s'achève sur une décevante 26ème place au classement série solo. je paye très cher le retard de presque 6 heures pris dans la bulle sans vent à l'arrivée de la première étape.

Le bilan est cependant positif. Le bateau est désormais fiable, je suis capable d'aller vite dans de nombreuses conditions et l'apport de nouvelles voiles d'avant devraient combler une partie de mon retard sur les meilleurs.

Les quinze premiers restent cependant durs à atteindre, tant ils sont entraînés, rapides et talentueux.

La prochaine régate est la Mini Transat. Après deux ans d'efforts, nous voici enfin, Zébulon et moi, prêts pour ce grand défi!

A bientôt pour la grande traversée de www.diffuselec.com

PS : Merci Ben D. pour tes conseils avisés avant le départ

vendredi 2 août 2013

Première étape de la Transgascogne : le récit


Bonjour à tous,

au lendemain de mon arrivée en Espagne, voici un petit récit de cette première étape qui ne m'a pas souri.

Je prends un bon départ sur Diffuselec.com même si un concurrent en tort me gêne et empêche qu'il soit excellent. Qu'importe, je suis dans le match et les premières heures se passent bien. ma vitesse est bonne, et ma motivation entretenue par la présence de concurrents au contact.

Le vent est soutenu, le ciel s'éclaircit peu à peu. C'est vraiment bon d'être en mer, surtout après ces deux jours passés au port en attendant  ce départ toujours retardé.

C'est en début de nuit que je commets l'erreur de me laisser glisser au Sud de la route, pour essayer d'aller plus vite. Le gain en vitesse est trop faible pour compenser l'arrivée du nouveau vent, qui se fait par l'Ouest. Les bateaux les plus dans l'Ouest touchent ce vent en premier et ont un meilleur angle pour descendre vers Luanco.

Les conditions de navigations sont idylliques. la nuit est douce, les étoiles parsèment le ciel et les feux de navigations de la flotte encore groupée leur font écho au ras de l'eau.

Cette erreur stratégique s'avère impossible à rattraper et l'arrivée à Luanco se fait dans la pétole (absence de vent) Je tente une option à la côte en fin de nuit pour attraper une brise thermique. Une bonne remontée s'en suit mais je tarde trop à repartir vers le large pour anticiper sur l'arrivée d'un faible vent de Nord. Bloqué dans une bulle sans vent, je vois tous les bateaux me repasser au large et des concurrents arriver de loin derrière... Dur pour les nerfs...

La dizaine de miles de retard se transforme en un retard d'environ 6 heures sur le premier. Dur à encaisser mais c'est le jeu.

Il me reste la deuxième étape pour essayer de réaliser une performance plus intéressante, en essayant de finir dans la première moitié de tableau.

Merci à tous les Kissbankers, on approche de l'objectif. merci aussi pour tous vos messages de soutien.

Départ demain 12 h pour l'étape retour.

A bientôt

Arnaud




dimanche 28 juillet 2013

Il y a de l'orage dans l'air!

Hier se courait le prologue de la Transgascogne.(www.transgascogne.com)  Le départ est donné à 14 h sous un ciel chargé. L'orage menace mais les 70 concurrents prennent un bon départ.

Une fois n'est pas coutume, Zébulon, décoré aux couleurs de www.diffuselec.com, prend un excellent départ, dans le bon timing, au bon endroit, parmi les prototypes les plus performants.

Le premier bord de près nous amène jusqu'à la marque d'eaux saines de port Bourgenay où les grands spis fleurissent. Les nuages se font plus bas et plus sombres, la lumière devient crépusculaire, le vent commence à tourner, le spectacle est magnifique et les nombreux bateaux spectateurs en profitent pleinement...



Avant la douche!  :) Car à l'approche de la bouée sous le vent, mouillée juste devant l'entrée du port pour offrir le plus beau spectacle possible au public venu sur la digue, l'orage éclate. la pluie se met à tomber violemment, le vent tourne  à gauche et passe de 10 à 30 noeuds (55 km/h) en 5 minutes. Juste le temps d'affaler en urgence le spi, de prendre deux ris dans la grand voile et de repartir avec une visibilité n'excédant pas 50 m vers la prochaine marque du parcours.


Le comité décide alors d'interrompre la course pour limiter les risques de casse, le prologue étant une régate festive faite pour offrir du spectacle et ne comptant pas pour le classement final.
Nous patientons alors plus d'une heure devant l'entrée du port, attendant que la marée remonte pour pouvoir s'amarrer. Heureusement, le soleil revient et nous permet de commencer à sécher. Ca se confirme, mes vêtements de mer n'ont plus rien d'étanche. Il faudrait vraiment que j'arrive à les changer avant le départ de la transat.



Prochaines infos à l'escale

Arnaud

jeudi 25 juillet 2013

Préparation à la Transgascogne : quelques mauvaises surprises et des bons points

Bonjour à tous,

la semaine dernière a été consacrée à la préparation du bateau en vue de la Transgascogne et à la planification des derniers chantiers en vue de la transat.

Tout a commencé par une inspection minutieuse du fier Zébulon. Hélas, trois fois hélas, celle-ci a révélé des fissures conséquentes dans le mât, au niveau des points d'ancrage des haubans (câbles qui tiennent le mât)...

Qu'importe, avec l'aide de Prépa Nautic et de compagnons d'entraînement, une solution pour renforcer provisoirement le mât a été rapidement mise en oeuvre. Il a donc fallu démâter le bateau, créer et mettre en place des renforts puis remâter. De quoi bien m'occuper.

J'ai aussi décidé de changer le mât après la Transgascogne, car je ne veux pas prendre le risque de traverser avec un mât diminué. Deux ans de sacrifices pour démâter, ce serait trop bête.

Lundi 22, Zébulon était rutilant pour un convoyage au près vers Port Bourgenay, d'où partira la course. L'occasion de valider le réglage du gréement et de lister les derniers travaux à faire.

Mardi 23, les fameux contrôles de sécurité. Le concept est simple : tout l'armement de sécurité du bateau, ses voiles, la pharmacie et les documents nécessaires à la navigation sont passés en revue par l'organisation pour s'assurer que chaque concurrent est bien prêt à prendre le départ en sécurité.

Autrefois mon cauchemar... Cette fois-ci, en une demi journée, les contrôles étaient bouclés. Une preuve de plus des progrès effectués...

Et là, une petite tuile... Juste en quittant le bateau, je heurte celui-ci avec mon coude. Un beau petit épanchement de synovie en résulte... Fort heureusement, je suis aux poches de glaces depuis deux jours et devrait être en pleine forme pour le départ.

Ma préoccupation principale reste maintenant de trouver les fonds nécessaires pour partir dans des conditions optimales. Le changement du mât vient s'ajouter à la longue liste des dépenses encore à honorer.

Aussi, si vous souhaitez participer, n'hésitez pas! La collecte s'arrête dans 17 jours et si l'objectif n'est pas atteint, je ne toucherai pas d'argent. Je compte sur vous.

http://www.kisskissbankbank.com/courez-la-mini-transat-2013-avec-arnaud-gentien

Samedi, je renverrai un petit mail pour donner tous les éléments pour suivre la course.

Arnaud






mercredi 19 juin 2013

Trophée MAP : Remontée fantastique.

Bonjour à tous,

Deuxième course en solitaire de la saison, le trophée MAP doit être pour moi l’occasion de juger de mon niveau avec un bateau qui paraît enfin fiabilisé et nettement plus d’entraînement derrière moi que sur la Select en Avril.

Le contrôles de sécurité, effectués sous une pluie qu’on qualifiera de « locale » sont une formalité. L’expérience joue ! Je suis prêt bien avant le départ et je prends le temps de peaufiner le voilier et de travailler assidument la navigation et la météo.

Le dernier jour, un rayon de soleil me permet de coller, deux heures avant le départ, les autocollants aux couleurs de Diffuselec. Ouf !

L’heure de prendre le départ est venue. Beaucoup plus serein qu’habituellement, même si je reste préoccupé par le départ, moment angoissant s’il en est, d’autant plus que le vent reste soutenu. C’est le moment le plus risqué de la course, une collision étant toujours possible.

Mon départ s’avère catastrophique. Je négocie mal la houle et rate un virement de bord à 3 minutes du départ. Le bateau se retrouve arrêté face au vent et il me faudra plusieurs minutes pour le relancer dans la bonne direction.

5 minutes après le top, je franchis enfin la ligne à la barre de Zébulon, bon dernier…

Je suis furieux et je m’arrache lors de la remontée vers le phare de La Vieille, qui marque la sortie de la baie de Douarnenez. Pour m’épargner le courant, je choisis comme une bonne partie de la flotte de raser les falaises au Sud de la baie. Le spectacle est sublime et j’en profite pleinement sans pour autant lâcher la barre. J’aperçois au loin les voiles décorés d’un ou deux concurrents de poids et je m’accroche à l’envie de les rattraper.



Pour voir plus de photos, allez sur le site du photographe Christophe Breschi, il y en a de magnifiques :


En sortie de baie, j’ai déjà doublé 6 à 7 concurrents. Le paquet de tête, qui a envoyé le spi depuis un bon quart d’heure, est déjà loin devant.

Commence une longue remontée le long des côtes de la Bretagne Sud. A mon tour sous spi, je choisis de rester sur la route directe, pour bénéficier du courant sans rallonger la route. J’irais sans doute légèrement plus vite en prenant un peu plus à l’Ouest, comme la majorité des concurrents, mais j’anticipe sur une rotation et un affaiblissement du vent, qui me donneront un avantage de vitesse en fin de nuit.

La nuit est magnifique, les prévisions météos laissent entendre qu’il y aura un bon moment pour dormir le lendemain après-midi, aussi je choisis de ne pas lâcher la barre de la nuit. Ma vitesse est excellente, la trajectoire  choisie paye,  et je vois tout au long de la nuit les feux des voiliers concurrents défiler à mon vent comme sous mon vent.

Au petit matin, à l’approche de Groix, le vent mollit franchement et je suis un des premiers  à mettre mon gennaker. Bonne inspiration qui me permet de définitivement recoller au paquet de tête.  Une trentaine de bateaux doublés dans la nuit ! Impeccable !

Le moral est revenu et j’entame la portion vers le phare des Birvideaux au près dans du vent faible. Epuisé, je ne barre pas efficacement dans ces conditions qui exigent une concentration sans faille. Je confie donc le bateau au pilote automatique et profite de ce répit pour dormir deux fois dix minutes, m’alimenter copieusement, observer mes adversaires et régler mes voiles au mieux.

Bien m’en prend car je choisis le bon côté du plan d’eau, abrité du courant, et je remonte encore quelques bateaux. Au Birvideaux, je passe dans les dix premiers, juste derrière Renaud Mary et devant Aymeric Belloir. Ces deux coureurs sont pour moi des références de vitesse et c’est la première fois que j’arrive à les accrocher comme ça. Le moral est au top avant d’aborder la deuxième partie du parcours.

Les spis refleurissent pour la remontée vers l’Occidentale de Sein tandis que le vent se renforce progressivement. Pendant une heure, nous sommes bord à bord avec le 745, à 5 m l’un de l’autre. Au contact, comme sur une petite régate de deux heures !

Une rotation du vent du Sud-Est au Sud-Ouest est prévue. Je choisis cette fois de faire plus de route que la plupart de mes concurrents, afin de garder un angle plus favorable par rapport au vent et une meilleure vitesse à l’approche de l’île de Sein.

Ce choix ne m’apportera au final pas de gain significatif, la rotation ayant tardé. Durant cette longue remontée, l’angle plus ouvert que prévu par rapport au vent et le renforcement de celui-ci ne m’offrent pas la possibilité de lâcher la barre… Bon, je dormirais donc après l’arrivée J Mais les vitesses grimpent très vite et la moyenne dépasse allègrement les 10 nœuds. La course ne va pas s’éterniser !

Je commets une petite erreur en gardant trop longtemps mon solent (voile d’avant plate), en plus de mon code 5 (petit spi). Le bateau est dur à barrer, chargé à l’avant, il pousse de l’eau au lieu de planer sur les vagues. Comme la vitesse est déjà impressionnante, je ne me pose pas les bonnes questions et perd pas mal de terrain. Fort heureusement, un autre bateau me double et je réalise mon erreur. Aussitôt rectifiée, le bateau est soulagé, l’étrave se relève et je gagne quasiment deux nœuds de vitesse !! La fatigue a sans doute joué son rôle dans ce manque de lucidité et cette mauvaise gestion pendant plus de deux heures me fait sans doute perdre une place dans les dix premiers.

A vrai dire, à cet instant, la visibilité qui s’est bien dégradé ne permet plus de voir les concurrents qui ont choisi la route directe et pense être bien plus mal classé, peu de bateaux ayant opté pour une trajectoire aussi au large.

Mais les surfs qui s’enchaînent rendent la navigation grisante et je reste motivé malgré la fatigue qui commence à se faire sentir.

Le passage de l’Occidentale de Sein annonce les dernières heures de course. La mer s’est levée, la houle d’Ouest rentre et le vent est encore monté d’un cran.  Il va falloir que j’empanne (virage du bateau où la direction du vent par rapport à l’axe de celui-ci change, en passant par l’arrière). Mais je ne suis pas certain que le code 5 soit la voile adaptée pour le bord suivant.  J’affale donc celui-ci avant de changer d’amure, puis renvoie un gennaker. Bonne décision ! Le vent rentre franchement   avec le front froid qui arrive sur nous. Il pleut, les rafales atteignent les 35 nœuds ( 65 à  70 km/h) et la voile s’avère parfaitement adaptée.
Le bateau vole sur l’eau, de vague en vague, en rebondissant sur les crêtes. La vitesse moyenne approche les 13 nœuds, avec des pointes à 16 nœuds. Les embruns passent sur le pont par dizaines de litres. Pour maintenir le bateau à plat, je matosse à l’extérieur les spis dans leurs sacs qui se gorgent d’eau et font contrepoids. Un masque et un tuba ne seraient pas superflus. C’est humide (euphémisme), mais on peut difficilement faire plus rigolo sur un bateau à voile. Un plein de sensations bienvenu pour maintenir l’énergie nécessaire jusqu’à la ligne d’arrivée.

L’avant dernier bord, vers la bouée Basse Vieille qui  marque l’entrée de la baie de Douarnenez est un calvaire d’une heure. Plus proche du vent, le bateau gîte terriblement et cogne violemment dans les vagues. Tout sauf agréable.

Nous attaquons à trois bateaux les dix derniers miles vers la ligne d’arrivée. La nuit tombe complètement et mes deux adversaires entreprennent de me dépasser. Je me rends compte que l’un d’entre eux a renvoyé son gennaker et j’en fais immédiatement autant. Je dépasse le premier des deux et reviens fort  sur le précédent, à moins d’un mile de la ligne. C’est alors qu’un bout casse sur mon bateau. Le bout-dehors se relève, le gennaker devient trop puissant et met le bateau en vrac. Proche de la côte, je suis obligé de laisser le gennaker se replier sous le vent pour libérer de la puissance et reprendre immédiatement le contrôle du bateau avant les rochers. Ce faisant, je perds l’opportunité de dépasser le 745 et laisse la porte ouverte au 832 qui en profite logiquement.

La course se termine donc sur une très belle 16ème place en série (48 partants) à seulement 1 h 24 minutes du premier, après 32 heures d’une course magnifique, où je me suis régalé malgré seulement 20 minutes de sommeil et un départ catastrophique.

Un vrai plaisir, tant pour la glisse omniprésente et les vitesses folles atteintes que pour le contact permanent avec les copains.

Tous mes remerciements à :

Diffuselec, premier sponsor à rejoindre l’aventure.
Le port de La Rochelle pour ses conditions d’accueil privilégiées
Navigatlantique, le meilleur schipshandler de l’Ouest, à La Rochelle.
PrépaNautic, qui a fait un boulot fantastique sur la carène cette hiver et dont les conseils sont précieux.
L’association des anciens élèves de l’EPF (école d’ingénieur) qui me soutient en communiquant sur mon aventure auprès de son réseau.
Le Stade Français, pour son soutien de toujours

Mes Kissbankers de la première heure, initiateurs d’un mouvement de fonds ;)
Chritophe "Belou" Breschi pour les photographies magnifiques de nos voiliers

jeudi 13 juin 2013

Financement participatif

Je lance donc une collecte de dons à travers un site de financement participatif. Le principe est simple. Si le projet vous plaît, que vous souhaitez y être associés, donnez la somme de votre choix! Si l'objectif de la collecte est atteint, vous serez débités de la somme et l'argent me sera reversé. Sinon, vous ne serez pas prélevés. 

Cet objectif est fixé à 10 000€, car c'est le minimum indispensable pour que je puisse participer à la transat, et je veux être sûr de l'atteindre. Mais cet objectif peut et même doit être dépassé! Une somme de 20000 € assurerait un départ dans des conditions optimales. Au-delà, mes dettes fondraient.

Alors participez si vous le souhaitez, faites tourner l'information, intéressez votre entourage. Vous êtes mes meilleurs collecteurs!

Sponsors

Un premier sponsor, la société DIFFUSELEC, rejoint le projet ce qui devrait me permettre de partir en Octobre avec un bateau bien équipé. Un grand merci à cette entreprise en plein essor dans l'énergie verte et les éclairages à LED. Le nom du bateau pour la course sera donc http://www.diffuselec.com/. Allez visiter le site, c'est instructif.

Un mécène m'a aussi apporté une aide substantielle.Merci encore, l'horizon s'éclaircit!

Deux autres pistes sont encore actives mais non concrétisées. A ce jour, 30% du budget global ont été réunis. les 70% restants se répartissent entre des investissements non réalisés et des dettes abyssales :)

Trophée MAP

Demain, je prends le départ du Trophée Marie Agnès Péron, course en solitaire de 200 miles au départ de Douarnenez.

Vous pourrez suivre la course sur le site : http://www.winchesclub.com/minis650/map/#, en cliquant sur le lien cartographie.

Depuis deux mois, les séances d'entraînement et de bricolage se succèdent. le bateau et le skipper n'ont jamais été aussi prêts et j'ai eu l'occasion de faire deux ou trois sessions de large avec d'autres partenaires d'entraînement. Je commence à appréhender mieux l'ensemble des défis techniques d'un tel bateau, au niveau de l'énergie, de l'électronique, des voiles, de la structure. En parallèle, je progresse aussi dans la conduite et la performance, en affinant ma manière d'utiliser le navire et ses voiles.

Les conditions météos annoncent une course riche en changements de voiles mais sans grandes options stratégiques. Il va donc falloir travailler les manoeuvres et la vitesse et bien choisir les rares instants où il sera opportun de dormir, sous peine de voir des concurrents en profiter.

Nous seront 73 sur la ligne de départ, dont une cinquantaine de bateaux de série. Retour prévu dans la matinée de Samedi si la météo se maintient!

lundi 20 mai 2013

Article publié sur www.sudouest.fr

La saison de Mini a débuté depuis quelques semaines. Au pôle dédié à cette classe, Jean Saucet, entraîneur, compte pas moins de 18 marins. Une première.


Entouré de Yann Le Pautremat (à gauche), d’Arnaud Gentien et Louis Segré (à droite), Jean Saucet a toujours un bon conseil à donner. (photos dominique jullian)




La cuvée 2011, lors de la Transat La Rochelle-Bahia, n’avait pas été très savoureuse pour les ministes rochelais. Au port des Minimes, à La Rochelle, à l’Atlantique 6.50, Jean Saucet entraîne actuellement la cuvée 2013 avec le souhait de faire mieux.
Depuis sa création en 2010, cette structure accueille les marins désirant participer à l’épreuve reine de la discipline, ayant lieu tous les deux ans : la Mini Transat. La prochaine édition, dont le départ sera donné le 13 octobre prochain, ne partira pas de La Rochelle mais de Douarnenez avec comme but de relier Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).
« Une envolée »
Prise de pouls à six mois du départ de la Transat. Attablé paisiblement dans une petite salle du Pôle France, Jean Saucet l’entraîneur fait le point avec trois de ses protégés (Louis Segré, Arnaud Gentien et Yann Le Pautremat). À l’arrivée de la dernière Transat à Bahia (Brésil), il déclarait vouloir au moins 10 marins pour la prochaine édition. « Là, on n’est plutôt pas mal, s’exclame-t-il. À ce jour, on a 19 bateaux sur le plan d’eau rochelais qui se préparent pour la prochaine Transat dont quelques- uns pour celle de 2015. Il y a eu clairement une envolée depuis la dernière édition. » 13 marins devraient ainsi participer à la Transat entre Douarnenez et Pointe-à-Pitre.
Le fonctionnement reste le même. Les marins paient une cotisation annuelle de 500 euros et profitent ainsi des enseignements du capitaine Saucet, en matière de navigation, et de Jean-Yves Bernot pour tout ce qui touche à la météo et au routage. « Chacun mène son projet de son côté avec des objectifs différents, à hauteur de ses moyens et de ses espérances en termes de résultats, souligne Jean-Saucet. Il y en a qui sont là pour gagner, d’autres qui sont là pour traverser la mer sur leur petit bateau. Dans cette classe, on retrouve des mecs qui aimeraient bien devenir François Gabart et des gars qui sont là par pur plaisir pour faire une course avec les copains. »
Il poursuit en désignant Louis Segré : « Il y a une grosse différence de niveau et de prétention entre Louis qui va gagner, et un marin comme Julien Bozzolo qui sera très content d’arriver de l’autre côté et de boire un ti-punch à sa descente du bateau. »
Tout type de profil
Depuis quelques semaines, la quinzaine de marins suivis par Jean Saucet est rentrée dans le vif du sujet. Deux courses ont déjà eu lieu : la Demi-Clé (de Locmiquélic à Pornichet en double) et la Pornichet Select 6.50). Actuellement, la UK Fastnet est en train de se courir. Les entraînements à La Rochelle ont repris à la fin de l’hiver afin de préparer la saison de course avec en point d’orgue la Transat Douarnenez - Pointe-à-Pitre. Avant cela, les ministes ont choyé leur embarcation. Mais selon le profil de chaque marin, l’emploi du temps n’est pas le même.
Car dans cette classe de bateau, les disparités de moyens s’avèrent donc importantes. Certains marins professionnels peuvent se permettre de travailler en continu sur leur embarcation, tandis que d’autres, avec moins de budget, font cela sur leur temps libre. Ces derniers sont d’ailleurs majoritaires. « Parmi, les 19 bateaux que je suis actuellement, il n’y en a qu’un qui a un sponsor : Henri Patou qui vient d’arriver à La Rochelle, souligne Jean Saucet. De manière générale, s’il y a une couleur qui prédomine chez les ministes, c’est bien le rouge, car leur compte en banque l’est… dans le rouge. »
« Un vrai engagement »
Pour les entraînements, pas de salle de musculation ni de tour de stade, mais des sorties dans le pertuis. Le samedi, sur les coups de neuf heures du matin, Jean Saucet briefe ses ouailles en leur indiquant, à l’aide de son tableau noir, les caps et les distances, calculés en fonction du vent. Une fois les marins en mer, sur son Zodiac, il passe entre eux, regarde notamment comment sont réglées les voiles et les conseille sur leurs manœuvres.
Le coach aimerait faire plus mais, comme souvent, les moyens manquent. « Je rêverais d’avoir le temps de faire des sessions en partant trois jours avec trois bateaux, avoue l’homme. Mais on n’a pas le temps ni les moyens. Personnellement, il faut que je travaille à côté. Le Pôle 6.50 est un de mes clients mais il y a des semaines où je suis moins disponible. Quand Yann (NDLR, Le Pautremat, dentiste de profession) arrache des dents, il ne fait pas de mini. Ce que j’aime avec ces garçons, c’est qu’ils sont prêts à sacrifier leurs copines pour aller sur l’eau. C’est un vrai engagement de leur part car c’est réellement chronophage. »
Enfin, en tant que ministe confirmé et passionné, Jean Saucet ne cesse de tarir d’éloges sur cette classe : « C’est véritablement de la navigation à l’ancienne, on a juste un bulletin radio qu’on pourrait écouter chez soi, pas d’ordinateur, pas d’Internet. Le mini, c’est vraiment avec ta bite et ta radio. »

samedi 20 avril 2013

Des nouvelles fraiches !

Bonjour à tous,

voici des nouvelles fraîches de mon projet de traversée de l'Atlantique en solitaire et en course.

Tout d'abord, un court résumé des derniers mois :

De Janvier à Mars, le bateau a été en chantier à La Rochelle. Une refonte en profondeur afin de le rendre plus performant et plus fiable.

En parallèle, j'ai démissionné de mon emploi pour me consacrer entièrement à ce projet jusqu'à Janvier 2014. Une prise de risque indispensable si je voulais progresser et arriver à la Transat correctement préparé.

Mes recherches de sponsors avancent doucement même si j'ai désormais une piste très sérieuse qui devrait aboutir fin Avril. Je l'espère en tout cas car j'ai encore besoin de pas mal de matériel et les fins de mois (les débuts aussi d'ailleurs sont dures ;) )

Première course de la saison : Open Demi-clé

Le week-end dernier avait lieu la première course de la saison, courue en double entre Lorient et Pornichet. Mon coéquipier était Yann Dubée, qui est aussi représentant de la voilerie Ulhmann Sails à La Rochelle. C'est à lui que j'ai commandé ma nouvelle grand voile et mon nouveau solent, que nous testions à cette occasion.

Les conditions de mer et de vent très musclées ont incitées à raison le comité de course à décaler le départ au Dimanche matin. C'est donc sur un parcours réduit, avec un vent maniable bien que soutenu, que nous nous sommes élancés de Lorient le Dimanche matin. Nous prenons un bon départ, un peu à l'écart d'un gros paquets de concurrents parmi lesquels plusieurs collisions auront lieu.

Les nouvelles voiles donnent pleinement satisfaction et nous passons le phare des Birvideaux dans le groupe de tête. Un choix de route s'impose alors : passer entre Belle-Ile et Houat ou entrer en baie de Quiberon par le passage de la Teignouse, où nous devrions bénéficier d'un courant légèrement favorable, mais surtout nous placer sur le plan d'eau en prévision d'une rotation du vent qui ne viendra jamais...

Cette option malheureuse nous fait régresser à la vingtième place (sur environ 45) au passage de la ligne d'arrivée. Mais pas de regrets à avoir! La bateau va vite, les nouvelles voiles sont belles et la journée à été très instructive à de nombreux points de vues.

Ce week-end : La Pornichet Select 6.50!

Demain 13 h, départ pour la Select, première course en solitaire de la saison, réputée pour sa difficulté. L'an dernier, j'avais fini 12 ème et dernier, près de 45 concurrents ayant abandonné derrière moi tant les conditions avaient été difficiles.

Cette année, Eole s'annonce largement plus clément et c'est nettement plus serein que je prendrai le départ demain matin. Au programme, trois jours de course environ pour une arrivée Mardi matin si le vent ne tombe pas... En effet, le vent devrait souffler faiblement à partir de Dimanche matin et il est possible que je me retrouve coincé dans la terrible pétole (absence totale de vent).

Bref, ça s'annonce long et tactique, les trajectoires étant assez ouvertes.


Comme nous sommes équipés de balises de positionnement,vous pouvez suivre la course sur le site suivant :http://www.ecoledevoilecnbpp.fr/pornichet-select-650-2013-accueil Idéal à la pause café. ca changera du foot et de l'actualité :)

Ci-après, deux liens vers des sites de photographes suivant la course où vous pourrez déjà trouver les photos du briefing. :

https://www.facebook.com/pages/Audialog-Photos/192569997487471
http://breschi-photo-video.com/index.php/course-au-large/class-mini-6-50-2013/select-650-pornichet/gueule-de-briefing (Mes préférées! Les fameuses Geules de Briefing par Belou)

Et naturellement, pour tous les utilisateurs de réseaux sociaux, allez "Liker" la page Zébulon488 sur FaceBook pour être au courant des actualités. https://www.facebook.com/Zebulon488

Bonne course à tous et à la semaine prochaine pour un petit débriefing.