mercredi 27 juillet 2011

Transgascogne juillet 2011 #1

Bonjour a tous,

voici un petit récit de la première étape…

Tout d’abord un grand merci pour tous les encouragements que j'ai reçu par mail et par texto. Ca fait bien plaisir après l'arrivée de voir qu'on est bien suivi.

Nous avons pris un excellent départ, à la bouée, dans des tout petits airs. Le vent est rentré de notre côté du plan d'eau et nous avons passé la bouée de dégagement en troisième ou quatrième position, devant la majorité des prototypes! Il faut savoir que ces bateaux ont un potentiel très supérieur. D'où les classements distincts. La classe!

Pour cette étape, départ au près (vers la direction d'ou vient le vent) dans du vent medium et du crachin, jusqu'a Belle-Ile qu'il fallait laisser a Bâbord. Le près, ça tape, ça mouille et on ne peut pas faire route directe. Un proverbe dit : Deux fois la route, trois fois la peine...

Les 24 premières heures, nous n'avons pas dormi ou presque. Il était essentiel de sortir dans les premiers de Belle-Ile, car le vent était prévu moins favorable pour les retardataires (pétole a l'arrivée).

Mission a moitie remplie puisque nous contournons la bouée des Poulains (Ouest de Belle-Ile) en cinquième position de notre catégorie, mais très proches des premiers.

Cap sur l'Espagne!

L'angle par rapport au vent étant plus favorable (travers), nous avons envoyé le gennaker, voile d'avant qui se grée sur le bout-dehors (tube d'aluminium orientable qui prolonge le bateau a l'étrave et permet de porter des voiles beaucoup plus grandes) et accélère franchement, pour rapidement accélérer et commencer a gagner des places.

Avec la perspective de pouvoir dormir et manger dans cette allure plus confortable.

Mais au bout de 2 miles, le drame... La sous-barbe casse! Ce bout (corde) tient le bout-dehors à l'étrave et le tire vers le bas. Sans bout-dehors, plus de gennaker et une vitesse catastrophique par rapport à la concurrence.

Affalage du génois en vrac, puis creusage de méninges. Et finalement, Julien a réussi à refaire une sous-barbe, qui a à nouveau cassée sous la tension. Rebelote en doublant la sous-barbe. Julien a fait le cochon pendu avec la tête sous l'eau pour réparer. Chapeau ! Nous avions quand même arrêté le bateau avant :)

Sur la cartographie, comme les positions sont actualisées une fois par heure seulement, cela donne un accent circonflexe sur notre trajectoire. Mais on a perdu énormément de temps dans l'histoire. Rétrospectivement, en visionnant notre trajet sur le site de la course, on peut se rendre compte que nous repartons en 8eme position sur dix bateaux dans notre catégorie...

Heureusement, nous n'avons réussi à capter aucune vacation entre Belle-Ile et l'Espagne. On est reparti épuisés mais avec la rage au ventre pour essayer de combler notre retard que l'on savait énorme.

Relais toutes les heures et demi afin de rester bien concentrés a la barre dans ces conditions exigeantes, nombreux dauphins en visite (à voir dans l’onglet vidéos) pour regonfler le moral des troupes, petits plats chauds et orgie de chocolat. Une nuit noir d'encre, dans le crachin, pas de lune, pas de plancton phosphorescent, rien que du noir, un vague halo du a la lumière des instruments qui se réfléchit dans le blanc des voiles, une impression de vitesse décuplée, une mer croisée dans laquelle il faut réussir a ne pas taper pour épargner notre sous-barbe bricolée. Dur mais excitant.

Une stratégie bien définie par Julien. Vitesse légèrement sous la route directe en misant sur le fait que le vent adonne sur la fin (Tourne de l'Ouest vers le Nord Ouest puis le Nord, et donc devienne de plus en plus favorable pour nous). Et c'est exactement ce qui s'est passe! Il est fort ce Julien!

Nous avons fini a la lutte avec trois autres bateaux. A 15 miles de l'arrivée, nous sommes tombes dans une bulle (zone sans vent) et avons vu les deux bateaux sous notre vent partir sous un nuage sans nous. Heureusement, ils ne couraient pas dans notre catégorie.

Un passage d'une bonne heure sans vent pour mettre nos nerfs a rude épreuve une dernière fois et un franchissement de la ligne sous spi vers une heure du matin. Un zodiac nous amène au ponton (Nous n'avons pas de moteur). Le long de la digue, un Monsieur et un petit garçon applaudissent à notre passage. Sympa mais incongru a cette heure.

Bien fatigués, nous passons nos amarres a deux espagnols bien sérieux qui nous amarrent solidement tandis qu'un photographe prend des photos et qu'on nous apporte une bouteille de champagne local... C'est là que nous apprenons que nous sommes deuxièmes de notre catégorie. La classe et la surprise!

Apres plusieurs jours à ne quasiment pas dormir, effet garanti du champagne ;)

Nous sommes allés accueillir les troisièmes et après une bonne douche, refaire la course au bar avec d'autres concurrents avant une bonne nuit réparatrice.

Aujourd'hui, repos, lessive, mails et massage. Le top!

Merci encore d'avoir suivi nos aventures. J'ai appris énormément sur cette étape sous la houlette de Julien. Son apport dans notre résultat a été énorme.

Et on remet ca à partir de Samedi! Bonnes visites sur le site de la Transgascogne.