samedi 10 décembre 2011

Nouveau Parcours pour la Transat 6.50

Après 6 départs de La Rochelle, avec une arrivée à Salvador de Bahia, en passant par Madère, la nouvelle Transat 6.50 s’élancera en Novembre 2013 de Douarnenez, pour rallier Pointe à Pitre, en passant par les Canaries.
Communiqué de la classe mini :

La Classe Mini confie l’organisation de la Mini-Transat en 2013 et en 2015 à Douarnenez-Courses.

Le conseil d’administration de la Classe Mini joue la carte du changement pour organiser les deux prochaines éditions de la Mini-Transat.
Aux termes d’une dernière réunion hier, le choix du conseil d’administration de la Classe Mini s’est porté sur Douarnenez-Courses pour organiser la Mini-Transat en 2013 et en 2015. Un changement de cap audacieux après six éditions organisées par Grand Pavois Organisation.
Quatre candidats ont répondu à l’appel d’offre lancé en début d’année. Deux ont été présélectionnés : Douarnenez-Courses, avec un parcours vers les Antilles, et Grand Pavois Organisation, avec un parcours qui reste dans la continuité depuis 2001, vers Salvador de Bahia.
Après une étude longue et minutieuse des deux candidatures de grande qualité, le conseil d’administration a du choisir. Difficile choix entre deux dossiers en tout point différents mais tout aussi attractifs. Le conseil d’administration de la Classe Mini est attaché aux fondamentaux qui ont guidé ses prédécesseurs : traverser
l’Atlantique en solitaire avec un mini 6,50, sur un parcours sécurisé, dans le respect de valeurs de solidarité, convivialité et rareté de la communication avec la terre. Une incongruité en ce début de XXIème siècle qui constitue aujourd’hui la richesse et l’identité de la Classe Mini.
Les précisions d’Olivier Avram, président de la Classe Mini :
«En choisissant Douarnenez-Courses, nous jouons la carte de l’alternance. Nouvelle équipe, nouveau parcours. Non pas que le travail réalisé par GPO depuis 2001 ne réponde pas aux attentes de la Classe Mini, mais le temps du changement est probablement venu.»
La Classe Mini tient à souligner les efforts de Grand Pavois Organisation, déployés pendant une décennie, pour porter la Mini-Transat au niveau où elle est aujourd’hui, en termes de sécurité, d’organisation et de notoriété.
La 19ème édition de la Mini-Transat sera organisée par Douarnenez-Courses en automne 2013 sur un parcours au départ de Douarnenez, vers Pointe-à Pitre en Guadeloupe avec une escale dans l’archipel des Canaries.

mardi 30 août 2011

Transgascogne juillet 2011 # Photos

Et voici quelques photos de la Transgascogne 2011


































Crédit Photos : sandrinepelletier - classemini

vendredi 5 août 2011

Transgascogne juillet 2011 #2

Bonjour à tous,

Voici le récit de cette deuxième étape, où nous sommes passés par tous les états.

Pour le départ, comme prévu, des petits airs, un peu de soleil et une bonne houle.

La procédure de départ dure huit minutes, durant lesquelles il faut placer le bateau par rapport à la ligne virtuelle créée par le bateau comité (à l'ancre) et une bouée mouillée un peu plus loin. Normalement, cette ligne est perpendiculaire à la direction du vent. Les bateaux partent donc au près, allure évoquée dans mon précédent mail.

Le but est de la couper au top départ, avec un bateau lancé et du vent frais. C'est à dire sans bateau devant. En effet, le vent est perturbé par le passage d'un bateau. Et ce flux perturbé, reçu par un autre bateau, est moins performant pour gonfler les voiles de ce dernier.

Avec ça, il y a une règle de priorité à respecter : un bateau recevant le vent de sa droite (Tribord amure) est prioritaire sur un bateau recevant le vent de sa gauche (Bâbord amure)...

Prenez 50 bateaux, mélangez toutes les règles évoquées, ajoutez un courant un tantinet taquin et vous obtiendrez un rappel général, de nombreux bateaux non identifiables ayant passé la ligne trop tôt.

Nouvelle procédure donc, où nous tirons très bien notre épingle du jeu en partant au comité, au vent des prototypes, ce qui est important pour éviter leur dévent. De nombreux bateaux de supporters assistent au départ, tout comme à Bourgenay, ce qui est vraiment sympa.

Les premières heures de course sont tout à notre avantage. nous avons pris le meilleur départ des bateaux de série et nous rivalisons pendant longtemps avec les prototypes dont l'avantage est moins flagrant dans ces conditions de demoiselles. Nous croisons même devant certains des favoris au gré des bords. Un must pour la confiance.

Pour ces prochaines heures, notre stratégie se résume à deux points : choisir autant que possible le bord rapprochant et éviter les zones de pétole (pas de vent) prévues le long de la côte espagnole et au Nord de la route.

Mais qu'est-ce donc que le bord rapprochant? Nous allons pile dans la direction d'où vient le vent. Mais près oblige, nous avançons à 50° de cette direction, pour avoir nos voiles suffisamment gonflées. Régulièrement, il faut donc virer pour recroiser la route directe. L'écart de trajectoire entre deux bords est donc d'environ 100°.

Sauf... que le vent n'est pas toujours régulier. Et qu'il oscille autour de sa direction principale. Si donc il prend 20° à droite, il vaut mieux se mettre en Tribord amure, l'angle par rapport à la route directe se limitant alors à 50-20=30°, ce qui permet de parcourir moins de chemin.

Le jeu est donc de suivre les variations du vent en virant à chaque rotation franche, afin de parcourir le moins de chemin possible... Facile à dire mais épuisant, car à chaque virement, il faut transférer tous les poids à l'intérieur du bateau d'un bord sur l'autre, soit environ 100 kilos, pendant que le bateau tape et que l'équilibre est plus que précaire. Un vrai parcours de santé :)

La première nuit, nous commettons l'erreur de trop nous focaliser sur cette stratégie et oublions un peu de décrypter les signes annonçant l'approche de la dorsale anticyclonique dans la mollesse de laquelle nous nous enfonçons.

La pétole s'installe et nos vitesses chutent. Nous nous hâtons avec lenteur alors que nos camarades de l'Est conservent du vent et avancent nettement plus vite...

Pour nous consoler, nous bénéficions d'une nuit extraordinaire, sans lune, sans un nuage, avec un ciel que seuls les marins ou les montagnards peuvent se figurer. La voie lactée ressemble à un nuage tant elle est lumineuse et les étoiles filantes zèbrent le ciel de leurs traînes impressionnantes, qui durent parfois plus de 5 secondes. Pas un concurrent en vue cette nuit là. La VHF marche mal et nous restons dans l'impossibilité de communiquer à distance. La solitude rend le spectacle encore plus grandiose.

Evènement de la journée de Dimanche : un globicéphale, tel le K de Dino Buzzati, suit paisiblement notre  Zébulon pendant de longs instants. Peut-être avait-il une perle à nous donner? En tout cas, c'est l'occasion pour nous de réaliser une petite vidéo sympathique et de noter sa position pour que les scientifiques puissent procéder à son recensement. Le vent revient timidement et nous permet de reprendre une vitesse plus sympathique.

Hors quelques dauphins peu joueurs vu la faible vitesse de Zébulon et un poisson lune à l'allure si cocasse, nous n'avons pas croisé d'autre faune. mais très nombreux sont les ministres qui ont vu des baleines ou des rorquals lors de cette traversée retour du golfe.

Dans la nuit de Dimanche à Lundi, nous croisons de nombreux bateaux, ce qui redonne un peu de piment à notre course. Isolés depuis deux jours, nous avions l'impression d'être derniers ou peu s'en faut... Nous constatons que nous avons une bonne vitesse et continuons à optimiser les réglages. Pour la vacation du matin, nous parvenons à faire relayer notre position par Henri, qui nous apprends que nos concurrents directs sont tous à l'Est, avec une avance visiblement conséquente. Pas question de se relâcher pour autant. Vu la complexité de la situation météo, tout peut arriver d'ici l'arrivée, même si le podium semble à priori perdu...

Lundi matin, un remorqueur tractant une barge supportant un pont (sisi, vous avez bien lu) nous oblige à un petit contre-bord pour l'éviter, la chose étant peu manoeuvrante.

La nuit de Lundi à Mardi apporte un changement de ton appréciable bien qu'inquiétant. Une perturbation orageuse s'installe sur la zone et s'évacue lentement par le Nord. Une partie de la nuit se passe donc sous les éclairs, chaque nuage apportant son lot de surprises. Tonnerre, éclairs, pluie diluvienne, calme plat, vent fort ou modéré. Les manœuvres s'enchaînent, nous débranchons l'électronique en tête de mât (l'aérien) afin de ne pas risquer de griller notre centrale gyroscopique si un éclair touche le mât. C'est un peu la guerre, c'est vaguement inquiétant, franchement grandiose par moments, et on avance enfin! Nous ratons le clin d'œil d'un coureur qui diffuse à la VHF un morceau collant à la situation : la horde sauvage d'Ennio Morricone. il faut vraiment que je fasse réparer cette VHF!

Mais après l'orage vient... le casse-tête. Le vent devient erratique. La loterie commence. Des bulles sans vent traînent sur le plan d'eau et le vent passe parfois de 0 à 25 nœuds en quelques minutes. Nous voyons des concurrents nous passer à 500 m de distance en avançant à 5 nœuds alors que notre bateau est arrêté voiles battantes. Rageant.

Cette journée est l'occasion de nombreux craquages, les conditions étant spécialement dures pour les nerfs. Promis, le montage vidéo ne les éliminera pas tous ;)

Toute la journée de Mardi s'écoule ainsi, à batailler pour chaque mètre, avant de nous réserver un final à suspens. les trois dernières heures se résument à une bataille avec plusieurs autres bateaux, tous convergeant vers l'arrivée mais chacun avançant avec un angle par rapport au vent différent. Plus question de dormir! L'arrivée sera géniale. Nous passons la ligne avec 12 s de retard sur un concurrent d'une autre catégorie après une dernière lutte fabuleuse. Il nous dépasse finalement en envoyant une voile que nous ne possédons pas dans la garde-robe du bateau et qui fait partie des évolutions que je veux apporter lors du chantier d'hiver : le Code 5. Sous gennaker, nous ne pouvons abattre autant et sommes battus sur le fil malgré une belle résistance. Tout ça est filmé et je vous enverrai le lien vers un petit montage ultérieurement

A l'arrivée au ponton, nous découvrons qu'il n'y a pas tant de bateaux amarrés. Renseignements pris, nous sommes 5ème de l'étape, assez proche en temps du 3ème. En revanche, les deux premiers, partisans de l'option Est, nous ont mis une "valise" et sont assurés des deux premières places du général, au temps cumulé des deux étapes! Félicitations à eux.

Mais pour la troisième place au général, tout dépend de l'horaire d'arrivée du 1er de la première étape... Sagement, nous allons attendre le résultat au bar, devant une bière bienvenue :)

Au final, nous sommes troisièmes, ce qui est top pour une première course au large sur le bateau. Le résultat doit beaucoup à Julien et j'ai appris énormément.

Ce week-end, première navigation en solitaire prévue pour convoyer le bateau de Port Bourgenay à la Rochelle. Encore une étape à franchir!

Merci encore à tous pour votre soutien. Je compte sur vous pour diffuser mon aventure auprès d'entreprises. C'est un super vecteur de communication interne et de relations publiques et c'est maintenant qu'il faut que j'engage un partenariat pour me donner vraiment les moyens de progresser.

mercredi 27 juillet 2011

Transgascogne juillet 2011 #1

Bonjour a tous,

voici un petit récit de la première étape…

Tout d’abord un grand merci pour tous les encouragements que j'ai reçu par mail et par texto. Ca fait bien plaisir après l'arrivée de voir qu'on est bien suivi.

Nous avons pris un excellent départ, à la bouée, dans des tout petits airs. Le vent est rentré de notre côté du plan d'eau et nous avons passé la bouée de dégagement en troisième ou quatrième position, devant la majorité des prototypes! Il faut savoir que ces bateaux ont un potentiel très supérieur. D'où les classements distincts. La classe!

Pour cette étape, départ au près (vers la direction d'ou vient le vent) dans du vent medium et du crachin, jusqu'a Belle-Ile qu'il fallait laisser a Bâbord. Le près, ça tape, ça mouille et on ne peut pas faire route directe. Un proverbe dit : Deux fois la route, trois fois la peine...

Les 24 premières heures, nous n'avons pas dormi ou presque. Il était essentiel de sortir dans les premiers de Belle-Ile, car le vent était prévu moins favorable pour les retardataires (pétole a l'arrivée).

Mission a moitie remplie puisque nous contournons la bouée des Poulains (Ouest de Belle-Ile) en cinquième position de notre catégorie, mais très proches des premiers.

Cap sur l'Espagne!

L'angle par rapport au vent étant plus favorable (travers), nous avons envoyé le gennaker, voile d'avant qui se grée sur le bout-dehors (tube d'aluminium orientable qui prolonge le bateau a l'étrave et permet de porter des voiles beaucoup plus grandes) et accélère franchement, pour rapidement accélérer et commencer a gagner des places.

Avec la perspective de pouvoir dormir et manger dans cette allure plus confortable.

Mais au bout de 2 miles, le drame... La sous-barbe casse! Ce bout (corde) tient le bout-dehors à l'étrave et le tire vers le bas. Sans bout-dehors, plus de gennaker et une vitesse catastrophique par rapport à la concurrence.

Affalage du génois en vrac, puis creusage de méninges. Et finalement, Julien a réussi à refaire une sous-barbe, qui a à nouveau cassée sous la tension. Rebelote en doublant la sous-barbe. Julien a fait le cochon pendu avec la tête sous l'eau pour réparer. Chapeau ! Nous avions quand même arrêté le bateau avant :)

Sur la cartographie, comme les positions sont actualisées une fois par heure seulement, cela donne un accent circonflexe sur notre trajectoire. Mais on a perdu énormément de temps dans l'histoire. Rétrospectivement, en visionnant notre trajet sur le site de la course, on peut se rendre compte que nous repartons en 8eme position sur dix bateaux dans notre catégorie...

Heureusement, nous n'avons réussi à capter aucune vacation entre Belle-Ile et l'Espagne. On est reparti épuisés mais avec la rage au ventre pour essayer de combler notre retard que l'on savait énorme.

Relais toutes les heures et demi afin de rester bien concentrés a la barre dans ces conditions exigeantes, nombreux dauphins en visite (à voir dans l’onglet vidéos) pour regonfler le moral des troupes, petits plats chauds et orgie de chocolat. Une nuit noir d'encre, dans le crachin, pas de lune, pas de plancton phosphorescent, rien que du noir, un vague halo du a la lumière des instruments qui se réfléchit dans le blanc des voiles, une impression de vitesse décuplée, une mer croisée dans laquelle il faut réussir a ne pas taper pour épargner notre sous-barbe bricolée. Dur mais excitant.

Une stratégie bien définie par Julien. Vitesse légèrement sous la route directe en misant sur le fait que le vent adonne sur la fin (Tourne de l'Ouest vers le Nord Ouest puis le Nord, et donc devienne de plus en plus favorable pour nous). Et c'est exactement ce qui s'est passe! Il est fort ce Julien!

Nous avons fini a la lutte avec trois autres bateaux. A 15 miles de l'arrivée, nous sommes tombes dans une bulle (zone sans vent) et avons vu les deux bateaux sous notre vent partir sous un nuage sans nous. Heureusement, ils ne couraient pas dans notre catégorie.

Un passage d'une bonne heure sans vent pour mettre nos nerfs a rude épreuve une dernière fois et un franchissement de la ligne sous spi vers une heure du matin. Un zodiac nous amène au ponton (Nous n'avons pas de moteur). Le long de la digue, un Monsieur et un petit garçon applaudissent à notre passage. Sympa mais incongru a cette heure.

Bien fatigués, nous passons nos amarres a deux espagnols bien sérieux qui nous amarrent solidement tandis qu'un photographe prend des photos et qu'on nous apporte une bouteille de champagne local... C'est là que nous apprenons que nous sommes deuxièmes de notre catégorie. La classe et la surprise!

Apres plusieurs jours à ne quasiment pas dormir, effet garanti du champagne ;)

Nous sommes allés accueillir les troisièmes et après une bonne douche, refaire la course au bar avec d'autres concurrents avant une bonne nuit réparatrice.

Aujourd'hui, repos, lessive, mails et massage. Le top!

Merci encore d'avoir suivi nos aventures. J'ai appris énormément sur cette étape sous la houlette de Julien. Son apport dans notre résultat a été énorme.

Et on remet ca à partir de Samedi! Bonnes visites sur le site de la Transgascogne.